Réponse du Maire suite aux différentes coupures d’électricité

Lettre à Michel Durand Directeur EDF Guyane

Monsieur le directeur,

Par deux fois et par Whatsapp, vous menacez ma collectivité, donc mes administrés, d’un black-out électrique faute d’intervention de la municipalité de Macouria sur le quartier informel de Sablance.

Sachez que je ne cède ni aux pressions, ni au chantage. En effet, vous m’avez proposé à plusieurs reprises de doter les habitants de ce quartier d’un compteur individuel pour tour à tour éviter les connexions sauvages et augmenter votre clientèle, justifiant ainsi vos demandes d’investissement auprès de votre direction centrale. Tant que je serai maire de Macouria, vous n’aurez jamais cette autorisation qui permettrait à tout un chacun de s’installer anarchiquement sur le territoire que j’ai l’honneur de diriger. Par ailleurs et pour rappel définitif, la ville de Macouria ne dispose d’aucune parcelle communale à Sablance, secteur classé pour partie en zone rouge avec un risque d’inondation très élevé. Je ne souhaite pas engager ma responsabilité pénale en accédant à votre requête.

C’est pourquoi je vous demande, d’abord, de vous ressaisir lorsque vous vous adressez à un élu de la Guyane, je vous somme donc de vous adresser dorénavant à moi, par-là à mes administrés, aux Macouriennes et Macouriens qui sont par ailleurs vos clients, avec respect.
Je vous invite à vous préoccuper des nombreuses coupures électriques régulières qui impactent l’ensemble du territoire de Macouria, mes services, les acteurs socio-économiques et les administrés régulièrement installés.

Ensuite, le problème des connexions sauvages liées aux quartiers informels ont fait l’objet de dizaines de rapports et d’échanges entre votre entité et les différentes collectivités de Guyane. Vos prédécesseurs ont été et vos successeurs seront confrontés à cette problématique tant qu’un plan massif et volontaire de l’Etat ne sera pas, en partenariat avec les élus du territoire, élaboré et appliqué pour résorber les squats en Guyane. Monsieur le maire de Kourou, également président de l’association des maires de Guyane, en fait régulièrement écho.

Enfin, toute démolition aujourd’hui est supportée financièrement par la collectivité. J’ai l’obligation de scolariser tous les enfants de Macouria et ce, quel que soit leur lieu d’habitation. C’est pourquoi ma ville se voit contrainte de construire un groupe scolaire tous les 18 mois. L’Education, voilà ma priorité en terme de ventilation financière.

J’adresserai copie de cette lettre à monsieur le préfet et à votre direction centrale.
Ma fonction m’interdit de rester silencieux face à votre menace.

Gilles ADELSON
Maire de Macouria